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Conformation complétive
Theo van Doesburg, Dessin arithmétique IV, crayon et encre de chine sur papier, 1930. "La complétion concerne ce que nous imaginons et qui ne repose pas directement sur des stimuli externes, mais est déduit à partir des indices fournis par les constituants effectifs (donc actuels) de l’œuvre abordée. Elle peut affecter toutes les représentations précédentes." extrait de Patrice Hamel, "Le texte figurant", revue Formules 17 - 2013.Elle affecte non moins la conformation, qui concerne les sensations des aspects concrets nous entou-rant. S'il est facile de déduire l'emplacement et la taille du carré manquant dans cette toile (à situer dans le coin gauche en bas du tableau, et aussi petit que le carré noir déjà présent) il est plus dur d'en dé-
terminer le contenu. Soit nous estimons que les deux carrés gris en se rapetissant on conduit à un fond plus sombre, et dans ce cas les deux carrés vides mais entourés peuvent nous conduire à imaginer un carré gris. Nous sommes alors dans la constitution d'une insinuation complétive (v. déf. sur ce lien).
Mais si nous estimons que les pourtours des carrés vides s'amenuisent de plus en plus, et qu'ils peuvent ainsi disparaître dans le troisième, nous nous trouvons dans un cas spécial : celui d'une confor-mation complétive, à savoir un carré vide qui n'est pas appréhendable en tant que tel par les sens car dissimulé par le rapport image-fond identique. C'est bien d'un carré blanc sur fond blanc dont il serait question (beaucoup plus convainquant que celui de Malevitch, dont les nuances d'intensité et l'épaisseur de peinture amoindrissent sensiblement la perti-nence).