Emprégnation représentative complétive

Il s'opère une emprégnation représentative complétive lorsque nous sommes conviés à imaginer qu'un représentant est responsable physiquement d'un représenté, non appréhendable sensoriellement.

Ce couple de photographies parvient à nous insuffler l'idée que les personnes allongées dans les transats ont été emportées par le vent.

Dans un premier temps, une emprégnation figurative complétive est à l'œuvre : nous imaginons (complétion) que des images de corps sont propulsés physiquement (figuration) et que les personnes réelles dont elles dépendent sont responsables de leur empreinte sur pellicule (emprégnation).
 

Mais l'ironie provient du fait que nous savons qu'un tel événement n'est pas possible dans ces conditions (une tornade ne choisirait pas ses victimes et emporterait tout sur son passage, inversement la brise qui soulève les toiles de fauteuils pliants est loin de pouvoir faire s'envoler de gros poids).

Nous sommes conduits à inventer une ellipse entre les deux images qui ne concerne pas un fait ayant véritalement existé (ce n'est pas un bout de réalité omis).

Ce dispositif nous incite donc à nous représenter mentalement une emprégnation fictive (une emprégnation factuellement complétive serait une emprégnation véritablement en action mais inaccessible à notre appréhension, parce qu'elle serait cachée ou substituée).